A La Réunion
Mieux connaitre les requins réunionnais…
C’est une nécessité! Alors que toute l’attention est portée sur les requins bouledogues et les requins tigres à l’île de La Réunion, Shark Citizen a décidé en 2013 de se pencher attentivement sur les autres espèces. Le 13 Février 2015, 5 espèces de requins de récif ont par ailleurs bénéficié d’une protection totale, par arrêté préfectoral. À travers nos travaux de recensement, le réseau d’observateurs ReMORRAS, les observations et échanges avec les pécheurs, nous avons identifié d’autres espèces méritant une attention particulière et nécessitant le concours des gens de mer. En 2014, plus d’une centaine d’observations nous ont ainsi été remontées.
Car la problématique requin à la Réunion, est bien plus large qu’une recrudescence des accidents. C’est un déséquilibre global du milieu. Un habitat de plus en plus dégradé (20% de perte de la couverture corallienne en 10 ans), une artificialisation des sols entrainant un lessivage de plus en plus important des bassins versants (exemple des coulées de boues à Saint Leu). De nombreuses hypothèses sont encore en suspend pour expliquer cette crise: Hypothèses empiriques dans la crise requins. Dans tous les cas, le maintient de la bonne santé des récifs coralliens est est essentiel!
Toutes les observations de requins sont importantes. N’hésitez pas à nous transmettre vos observations que ce soit en plongée, en chasse sous-marine, au bout d’une ligne, etc. en utilisant ce formulaire.
Pensez à prendre des photos!
Nos actions à La Réunion
- Perception des requins
- Remorras
- Acquisition de données - Spaghetti tag
- Acquisition de données - Balises acoustiques
- Projet SAURA
Dans le cadre de son Master à l’université de La Réunion et de son stage au sein de Shark Citizen, Mélissa a élaboré deux questionnaires auxquels nous vous invitons à répondre.
Étudiante en Master de géographie, aménagement, environnement et développement à l’université de La Réunion, et actuellement en stage au sein de Shark Citizen, elle effectue un mémoire de recherche sur les différentes perceptions de la place de l’animal et les tensions qui émergent de celles-ci.
Un premier questionnaire vise à entrevoir la perception que peut avoir chaque individu de la place du requin, et un second questionnaire traite de celle du chien.
Nous invitons les personnes étant en ce moment sur l’Ile de La Réunion, lieu concerné par l’enquête, à aider Mélissa en répondant à l’un ou l’autre de ces deux questionnaires (ou aux deux) anonymes.
Nous vous remercions pour l’aide précieuse que vous apporterez au travail effectué par Mélissa dans le cadre de ses études et de son stage.
Les questionnaires sont désormais clôturées en ligne, le travail se poursuit sur le terrain. Merci à toutes et tous !
Un grand merci à tous ceux qui prendront 5 minutes pour participer !
Retrouvez les détails et résultats du programme ReMORRAS ici
Dorénavant les observations de requins et raies à La Réunion sont à saisir sur le réseau d’observateur MAEO
Shark Citizen a fait l’achat de tag spaghetti afin de pouvoir marquer les autres espèces de requins capturées dans le cadre des programmes de capture de bouledogue et tigre. Ces tags, dotés de numéro d’identification unique, permettent si le requin est capturé de nouveau ou observé en plongée d’en apprendre un peu plus sur ces déplacements, sa croissance et dans l’idéal d’estimer un nombre de requins sur l’île. Malheureusement les recaptures sont très peu nombreuses ou pas suffisamment remontées pour obtenir des résultats à ce jour…
Dans le cadre du programme CapRequins 2, des balises acoustiques ont été déployées sur les requins bouledogue et tigre capturés afin de suivre leur déplacement et leur fréquentation sur la côte Ouest à l’aide de récepteur acoustique (18 récepteur).
Chaque fois que le requin équipé d’une balise passe à proximité d’un récepteur, un signal est reçu enregistrant le jour et l’heure de passage du requin.
Le programme de pêche capturant également des prises accessoires comme les requins nourrices, marteau, raie guitare, … Shark Citizen a souhaité financer des balises pour suivre ces individus relâchés, s’assurer de leur survie et en apprendre plus sur leur déplacement et habitat préférentiel.
Shark Citizen a pu financer plusieurs balises acoustiques. Retrouvez les résultats ici.
Shark Citizen a réussi par le passé à instaurer un dialogue entre les différents acteurs de la mer et à participer aux échanges ayant notamment abouti à la signature d’un arrêté préfectoral en 2015, interdisant la pêche de 5 espèces de requins de récif (espèces localement menacées et dont les observations ont drastiquement diminué depuis les années 2000). Cet arrêté est cependant insuffisamment connu et contrôlé. D’après les échanges entre Shark Citizen et les services assermentés (RNMR, BNOI), leurs moyens humains ne leur permettent pas de placer l’application de cette réglementation dans leurs priorités d’action.
Une enquête récente de la DMSOI (IPSOS, 2021), indique en effet que 78% des pêcheurs du bord ne connaissent pas cette réglementation. Pourtant, les requins de récif peuvent être pêchés du bord comme le montrent les témoignages de captures de requin corail ou nourrice du bord, recensés par Shark Citizen depuis 2015 (Résultats ReMORRAS).
Par ailleurs, cette pêche du bord entraîne également la capture de nombreux requins marteaux juvéniles, qui ne sont certes pas protégés mais qui sont inscrits comme espèce gravement menacée d’extinction par l’UICN. 31% des observations du réseau d’observateurs “ReMORRAS” de l’association concernent les requins marteaux. Les échanges avec certaines institutions (RNMR, Université, CSR) démontrent également la pêche de nombreux juvéniles de requins marteaux. C’est une pêche artisanale qui se pratique par certains pêcheurs de manières ciblées sur le premier trimestre de l’année, et de manière opportuniste pour la plupart des autres.
Il y a donc un sujet particulièrement important pour ces espèces classées CR (En danger Critique – UICN), et pour lesquelles l’île de La Réunion semble être une zone de nurserie. Shark Citizen a fait du requin marteau son sujet principal d’action à La Réunion depuis 2021. L’association souhaite ainsi mettre en place le projet SAURA (Sensibilisation et Acquisition de données sur les captURes à la côte de requins mArteau juvéniles et de requins de récif à La Réunion. – nom local du juvénile requin marteau, aussi connu sous le nom de pantouflier), afin de sensibiliser et d’acquérir des données sur les captures à la côte de requins marteau juvéniles et de requins de récif de La Réunion.
Pour cela, plusieurs axes sont définis dans ce projet avec différents moyens:
1/ Sensibilisation et éducation
• Diffusion d’une plaquette de sensibilisation à destination des pêcheurs. Vous pouvez télécharger la plaquette ici en pdf
• Conception d’un support pédagogique sous forme de malette pédagogique adaptée pour les scolaires et grands publics
2/ Acquisition de données
• Réalisation d’une enquête de terrain pour caractériser la pêche des requins depuis le bord.
• Acquisition de données opportunistes sur les requins capturés
Vous pouvez retrouver les résultats complets du projet SAURA dans le rapport en suivant ce lien
Et les résultats présentés de façon plus synthétiques dans le communiqué de presse et également dans cette vidéo
Album des principaux requins réunionnais
- Requin pointes noires
- Requins pointes blanches
- Requin corail
- Requin nourrice fauve
- Requin gris de récif
- Les requins marteaux
- La grande raie guitare
Carcharhinus melanopterus
Génralités: Brun clair ou bronze en haut, blanc en bas. La première nageoire dorsale et le lobe caudal ventral présentent une tache noire bien visible, brillamment soulignée de blanc. Les autres nageoires ont l’extrémité noire. Bande blanche bien visible sur le flanc. La plupart des adultes ont une longueur totale inférieure à 1,6 m. Les mâles atteignent la maturité entre 91 et 100 cm et leur longueur totale est de 1,8 m. Les femelles atteignent une longueur de 96 à 112 cm, et peuvent atteindre 1,3 m. Les dents de la mâchoire supérieure sont étroites et dressées avec des dentelures grossières et des cuspides, les dents de la mâchoire inférieure sont dressées à obliques avec des cuspides étroites et dentelées.
Habitat: C’est le requin le plus communément rencontré dans la zone tropicale Indo-Pacifique.
Alimentation: Proies – Petits poissons et invertébrés : mulets, mérous, carangues, labres, poissons chirurgiens, seiches, calmars, poulpes, crevettes.
Reproduction: Vivipares, avec un placenta à sac vitellin. La taille de la portée varie de 2 à 4 (habituellement 4) et les petits mesurent de 33 à 52 cm à la naissance. Les petits naissent de la fin de l’hiver au début de l’été, après une gestation de 16 mois maximum.
A La Réunion: ce requin fait partie des espèces présentes à La Réunion. Cependant, les observations semblent très rares. Des observations ont été rapportées au Cap Lahoussaye par le passé, sans confirmation photo de l’observation.
Carcharhinus albimarginatus
Généralités: Un grand requin avec des pointes blanches et des bords de fuite frappants sur toutes les nageoires. Gris foncé, et parfois bronzé sur le dessus, blanc sur le dessous. À la naissance, le requin mesure de 63 à 68 cm de long. Les mâles atteignent la maturité à une longueur de 1,6 à 1,8 m , tandis que les femelles atteignent la maturité à une longueur de 1,6 à 1,9 m. Leur longueur maximale est d’environ 3 m. Les dents supérieures sont triangulaires.
Habitat: Ils préfèrent le plateau continental, les îles au large, les récifs coralliens et les bancs au large. On les trouve aussi à l’intérieur des lagons, près des tombants et au large, de la surface aux profondeurs de 600 à 800 m. Ces requins ne sont pas océaniques. Les jeunes requins se trouvent plus souvent dans des eaux peu profondes près du rivage, tandis que les adultes ont une plus grande aire de répartition. Ocean indo-pacifique tropical, largement mais inégalement distribués. Ils ne sont pas confirmés dans l’Atlantique Ouest.
Alimentation: Une variété de poissons de fond et de mi-eau, de raies aigles et de pieuvres.
Reproduction: Ces requins sont vivipares, avec un placenta jaune et 1 à 11 petits par portée, mais souvent 5 à 6, après une période de gestation d’environ un an.
A La Réunion: Ce requin était assez souvent observé en baie de Saint Paul et sur les épaves de l’île entre autres. Il est dorénavant comme les autres espèces observé très rarement…
Triaenodon obesus
Généralités : Le requin corail (1m60) est courant à proximité des récifs coralliens de l’Indo-Pacifique. Actif la nuit, il passe souvent ses journées seul ou en petit groupe à se reposer sur le fond tout comme le requin nourrice. Il possède un corps élancé et une nage caractéristique, son corps ondulant nettement plus que les autres requins. Vivipare (comme chez les humains), il donne naissance de 1 à 5 petits par portée. Le requin corail semble être un animal calme et somnolent paisiblement en journée. Mais la nuit, il devient un prédateur furtif.
Habitat : Récifs coralliens. Grottes et surplombs rocheux où il se cache le jour, sur le fond immobile. Eaux de faible profondeur (8 à 40 m)
Statut UICN : Proche de la menace
Alimentation : Poissons, poulpes, crabes, homards…
À La Réunion : Des cas de pêches à la ligne ou en chasse sous-marines ont été recensés ces dernières années. Ce petit requin a fait l’objet d’observations récentes sur la côte Ouest et dans le Sud. Quasiment disparu, ces observations restent rares.
©Alex Voyer
Nebrius ferrugineus
Généralités : Ce requin pouvant faire jusqu’à 2m50 est observable en journée, période pendant laquelle il se repose parfois en groupe dans les grottes et anfractuosités.C’est l’un des rares requins à pouvoir rester immobile pendant de longues périodes. Nul besoin de nager pour faire circuler l’eau dans ses branchies et en extraire l’oxygène, il peut contracter son pharynx pour créer ce courant d’eau. Ce requin est ovovivipare (les œufs incubent et éclosent dans l’utérus) et met bas environ 4 petits par portée.
Habitat : Milieux côtiers et plate-forme continentale, fonds détritique, anfractuosité et grottes des récifs coralliens, atolls, passes.
Statut UICN : Vulnérable
Alimentation : Poissons coralliens, céphalopodes, crustacés, échinodermes.
À La Réunion : des requins nourrices semblent occuper plusieurs zones de La Réunion. Des observations en pêche et en plongée ont été reportées à plusieurs reprises l’année dernière. Un individu a été marqué avec une balise acoustique VEMCO dans le cadre de notre programme ReMORRAS.
Carcharhinus amblyrhinchos
Généralités : Ce requin de 2 mètres, est l’un des plus communs à proximité des récifs coralliens de l’Indo-Pacifique. Territorial, il ne doit pas être dérangé, mais il ne représente pas une menace réelle pour l’Homme. Vivipare (comme chez les humains), il donne naissance de 3 à 6 petits par portée après 12 mois de gestation.
Habitat : Tombants externes des récifs entre 20 et 70 m de profondeur, parfois dans les lagons profonds, ou moins profonds pour les juvéniles.
Statut UICN : Proche de la menace
Alimentation : Poissons de récifs, calmars, poulpes, crabes, homards, crevettes.
À La Réunion : des cas d’observations en plongée sous-marine ont été recensées ces dernières années, ainsi que des cas de pêches à la ligne au bord ou en mer. Ce requin est très souvent confondu avec le requin-bouledogue. Nous élaborerons dès que possible un « guide » permettant de différencier ces espèces grâce à des repères clés.
©Par Albert kok
Sphyrna mokarran
Généralités : Ce requin est le plus grand des requins marteau. Il peut atteindre 5m50 et est facilement reconnaissable, comme tous les requins marteau,par la forme aplatie particulière de sa tête à l’extrémité de laquelle sont placés les yeux. La forme de la tête des requins marteaux combiné à leur mouvement de nage balancier leur permet de voir à 360° (d’après une récente étude). On différencie cette espèce des autres requins marteaux par l’aspect falciforme de son aileron dorsal (en forme de faux et démesurément grand). Sa tête est également particulière puisqu’elle est plate en vue de dessus et non arrondie comme les autres requins marteau. Essentiellement solitaire, il a une activité plutôt nocturne. Sa reproduction reste un peu mystérieuse car l’observation est rare. La femelle peut porter jusqu’à 40 embryons et la gestation dure entre 9 et 12 mois.
Habitat : requin pélagique, parfois côtier présent dans les eaux chaudes, tempérés et tropical des océans.
Statut UICN : En danger
Alimentation : poissons osseux, raies et requin (raie léopard étant sa proie favorite). Parfois crustacés et céphalopodes.
À La Réunion : pas d’informations.
Sphyrna lewini
Généralités : ce requin possède également une tête aplatie avec les yeux sur les côtés caractéristique des requins marteau. Mesurant entre 2m70 et 3m50 il est de couleur gris-brun sur le dos. Son aileron et plus petit et arrondi que celui du grand requin marteau et sa tête vu de dessus et un peu plus arrondi. Vivant plutôt en petit groupe dans la journée, ils sont plutôt solitaires la nuit pour chasser. Cependant on observe de très grands rassemblements lors des périodes de reproduction pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’individus dans un même banc. Après une gestation entre 9 et 10 mois, la femelle met bas de 15 à 35 petits.
Habitat : Il est abondant dans les eaux côtières, tropicales et tempérées chaudes mais il est aussi pélagique à proximité de fonds récifaux coralliens. On le trouve également dans les bouches de rivières et d’estuaires, dans les eaux saumâtres.
Statut UICN : En danger
Alimentation : poissons osseux, surtout des sardines et des harengs ainsi que des petits squales, des céphalopodes, des crustacés.
À La Réunion : des rassemblements de requins marteau, présumés halicornes, ont déjà été observés, à la Pointe au Sel notamment. D’autres observations se sont produites aux alentours de Saint Leu, Saint Pierre (la Jetée), et Etang Salé. Des dizaines de requins-marteaux juvéniles sont pêchés chaque année le long du littoral réunionnais par la pêche à pied depuis le bord. Shark Citizen a par ailleurs lancé une veille, qui sera suivie d’un programme, sur ce sujet.
Rhynchobatus djiddensis
Généralité : Ce requin qui peut atteindre 3m50 est reconnaissable à son museau étroit, pointu et aplati. La femelle peut donner naissance à une dizaine de petits dans les estuaires ou les mangroves. Cette espèce est une cible de choix pour la pêche car sa chair est excellente. Elle est également la proie des chasseurs d’ailerons. C’est la seule espèce identifiée clairement comme fréquentant les eaux de l’ouest de l’océan Indien. Les autres espèces sont du côté atlantique de l’Afrique, du côté Sud Est de l’Asie (Singapour, philippines, etc.) et en Australie. Ce qui n’empêche pas un jour de les rencontrer ailleurs.
Habitat : Il fréquente les zones benthiques et côtières, sur les fonds sableux et en estuaire, parfois en lagons
Statut UICN : Vulnérable
Alimentation : ce requin s’enfouie dans le sable en attendant ses proies, des petits poissons, crustacés et bivalves.
À La Réunion : cette espèce est fréquemment pêchée autour de l’ile, durant les activités de pêche à pied à la canne à pêche. Un individu a été marqué avec une balise acoustique VEMCO dans le cadre de notre programme ReMORRAS.