L’ONG WildLifeRisk a rendu public il y a quelques jours le résultat d’une enquête qui révèle l’existence d’un trafic illégal de requins baleines en Chine. Selon l’ONG, il semblerait qu’environ 600 requins baleines soient sacrifiés chaque année principalement pour leur foie dont l’huile précieuse est vendue à prix d’or pour son squalène et utilisée dans les cosmétiques et les compléments alimentaires. Un requin baleine pourrait rapporter à lui seul 30 000 $.
Le commerce de requins-baleines est interdit par la CITES et ce trafic met en danger une population de requins déjà très fragilisée.
WildLifeRisk a communiqué le nom des deux sociétés chinoises impliquées dans cette affaire et qui exportent ces produits sur le marché nord américain, mais aussi en Europe.
Notre équipe ayant enquêté depuis un an sur les marchés français et européen des produits cosmétiques et nutraceutiques à base de requin, nous avions découvert un vaste réseau international de vente d’huile et cartilage de requin aux interactions multiples et floues entre chaque intermédiaire, rendant toute traçabilité presque impossible. La loi n’oblige ni les fabricants, ni les marques à spécifier la composition et l’origine de leurs ingrédients et ceux-ci restent souvent muets lorsque nous demandons ces informations. Un produit fabriqué en France peut très souvent contenir des requins pêchés, transformés en Asie ou en Amérique du sud et donc éventuellement une espèce protégée.
Lire notre enquete.
Notre équipe se penche actuellement sur le cas des 2 sociétés chinoises incriminées afin de pouvoir découvrir si il y a des liens entre elles et des laboratoires ou des marques présents sur le marché européen.
Un premier résultat !
Nous avons déjà réussi à déterminer que l’une de ces sociétés, la Hainan Jiahua Marine Products Bio-Pharmaceutical Company (qui pêche et coopère avec des pays comme les Iles Salomon, la Malaisie etc…) fournit la marque de cosmétique américaine Omojo. Cette marque, présente dans notre catalogue de produits, et disponible sur le net, vend ses crèmes à base d’huile de requin dans le monde entier. Nous avions déjà essayé de contacter cette société afin de connaître l’origine de leur matière première, mais à l’époque, nous n’avions obtenu aucune réponse. Le site internet de la marque précise pourtant une traçabilité à 100%…
Un consommateur français peut donc sans problème être « victime » de ce trafic en achetant ces produits puisqu’il ignore totalement la composition et l’origine du produit qu’il achète et participer sans le savoir au massacre d’une espèce protégée.
Nous sommes actuellement à la recherche d’informations supplémentaires sur la deuxième société, la Wenzhou Yueqing Marine Organisms Health Protection Foods Company et nous vous tiendrons informés d’éventuelles découvertes.
En tant que consommateur, nous devons rester vigilant et pouvons par nos choix de consommation limiter, voir faire cesser ces agissements illégaux.
Découvrez la lettre ouverte de Shark Citizen, et vous aussi, demandez le retrait des produits contenant du squalène de requin ou du cartilage, ainsi qu’une réelle transparence !
Pour demander à OMOJO et aux autres marque le retrait de ces produits, rendez-vous ICI !
L’huile de foie de requin baleine, allez-vous vraiment avaler ça ?